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Article dans une revue Kabaro, revue internationale des Sciences de l'Homme et des Sociétés Année : 2011

Kantilal Jivan Shah - Rayonnement interculturel d'un jaïn dans la société créole seychelloise

Florence Callandre

Résumé

Kantilal Jivan Shah Rayonnement interculturel d'un Jaïn dans la société créole seychelloise Mcf Florence Callandre Août 2011 Depuis plus de deux millénaires, l'océan Indien joue le rôle de mer intérieure où circulent des navires qui relient autant ses sociétés bordières d'Afrique et d'Asie que, depuis plus récemment, celles des îles et archipels qui la parsèment, navires relayés aujourd'hui par d'autres moyens de communication (avions, internet…). Les migrations de populations, d'idées, de points de vue, de cultures, sans oublier les influences de la colonisation européenne, qui animent cet espace indocéanique, ont produit des sociétés, des langues, des cultures insulaires complexes (Ilha de Moçambique, Zanzibar, Mayotte, Madagascar, les Mascareignes, les Seychelles, La Réunion, Maurice, Rodrigues…) nées de ces échanges. Si l'interculturation date depuis l'aube des temps, l'acculturation certainement depuis la colonisation, le concept de « dynamique interculturelle » permet aujourd'hui aux anthropologues de mieux comprendre les permanences voire les résistances et les changements des filtres culturels des membres des sociétés complexes qui sont traversées par des flux migratoires de plus en plus nombreux. Autrement dit, il permet de mieux comprendre les échanges qu'engendrent la cohabitation des représentations d'individus de cultures différentes sur un même territoire. Si ce concept est récent, c'est bien parce que la conscience, l'acceptation de la création que suggère la rencontre de plusieurs cultures est plutôt récente aussi. Le concept de « dynamique interculturelle » prend en compte tous les aspects des cultures qui se côtoient tant d'un point de vue diachronique que synchronique afin de saisir les relations qu'elles entretiennent entre elles tandis que la vision multiculturaliste cloisonne les cultures dans leurs particularismes et que l'approche culturaliste admet seulement la juxtaposition d'éléments culturels mais ne reconnaît pas les échanges réciproques entre cultures différentes. Il respecte le « mariage » de tous les « ingrédients » culturels en présence. Cela dit, il ne met pas l'accent seulement sur l'indéniable atout de l'enrichissement réciproque que constitue la rencontre de cultures différentes mais aussi sur les problèmes qui peuvent surgir à chaque moment dans les constructions identitaires (réification de lignées ancestrales, choix de langues, de religions…). Comprendre comment la dynamique interculturelle a fait naître et anime les sociétés modernes complexes des îles et archipels de l'Océan Indien, nécessite un lent cheminement, au moyen d'une approche anthropologique qui focalise progressivement son attention sur l'individu, dans un contexte multiculturel. C'est ce cheminement qui m'a amenée à chercher à comprendre comment un Jaïn participe à cette dynamique interculturelle dans la société créole seychelloise. J'ai toujours veillé à inclure l'histoire du bouddhisme que j'estime incontournable pour avoir été, en Inde pendant plusieurs siècles, une religion dominante, surtout avant notre ère, dans les cours de culture indienne que, je donne à l'Université de La Réunion, depuis 1992. Quand on se documente à ce sujet, on découvre obligatoirement Vardhamana, connu sous le nom de Mahâvîra, presque contemporain de Bouddha qui aurait inspiré ce dernier et le jaïnisme qui bouleverse certaines de nos idées reçues. Dans le Maghada, l'actuel Bihar, au milieu du IV ème siècle avant J.C., le Sage Bhadrâbahu, après une longue ascèse, sans nourriture ni eau, devint omniscient… Il prédit à ses disciples une famine d'une durée de douze ans dans le Nord de l'Inde… Ceux qui croyaient en lui le suivirent dans le Sud. C'est ainsi que s'installèrent les premiers Jaïns dans les quatre états dravidiens. Après ces douze ans, quelques-uns repartirent vers le Nord et découvrirent que ceux qui étaient restés avaient changé une règle : s'adaptant aux dures conditions d'existence, ils avaient aménagé la loi et décidé de porter des vêtements, blancs. Les Jaïns vêtus d'espace, les Digambara, sont plutôt dans le Sud de l'Inde ; ceux qui sont vêtus de blanc, les Svetâmbara, vivent plutôt dans le Nord. Le jaïnisme était au départ une philosophie qui daterait de l'époque des civilisations de l'Indus. Cette philosophie reposait sur un principe de respect profond de l'ensemble des êtres vivants, l'ahimsa. Son renouveau a été contemporain du développement de la doctrine bouddhiste de Siddharta Gautama, cinq siècles
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  • HAL Id : hal-02057353 , version 1

Citer

Florence Callandre. Kantilal Jivan Shah - Rayonnement interculturel d'un jaïn dans la société créole seychelloise. Kabaro, revue internationale des Sciences de l'Homme et des Sociétés, 2011. ⟨hal-02057353⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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