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Article dans une revue Outre-Mers Revue d'Histoire Année : 2018

Faire avec le corps dans l’étude d’un territoire de colonisation

Résumé

The settlement of French Algeria produced various communal forms in order to appropriate and control the territory. The “communes mixtes”, which developed in countryside from the 1870s, constitute new administrative districts and gather in the same limit “douars” and villages for settlers, the first inhabited by the Algerians, and the second, fitted out to welcome colonists’ families. The production of these singular spaces creates diverse neighborhood, stemming from the implementation of what is called “official settlement” politics, which awards to every group of individuals its own space. At first sight, the body is missing in the administrative archives of the “commune mixte”, but it is not totally unthought. Bodies are present when colonists’ families take place in the houses of the new villages, when the Algerians move to work on the lands of these new owners, or when they sometimes settle in places devolved to the Europeans. This paper aims to consider the various ways the colonial body takes part in the space and the daily life of a territory to question issues of bodies’ functions in domination and resistance strategies for all the people who live there. The village of Lacroix in the Algerian East will be the main case of the study.
La colonisation de l’Algérie a généré la mise en place de maillages administratifs divers qui s’inscrivent dans un processus d’appropriation et de contrôle du territoire. Les communes mixtes, qui se développent dans les campagnes dès les années 1870, constituent des circonscriptions administratives inédites et rassemblent dans une même limite douars et village de colonisation, les premiers étant peuplés par les Algériens, et les seconds, aménagés pour accueillir des familles de colons. La production de ces espaces singuliers impose des formes de voisinages divers, issus de la mise en œuvre d’une politique dite « de colonisation officielle » qui attribue à chaque groupe d’individus son espace. De prime abord, le corps a peu de place dans les archives administratives de la commune mixte de La Calle mais il n’est pourtant pas un impensé des cartons. Il est là lorsque les familles de colons prennent place dans les maisons des nouveaux villages, lorsque les Algériens se déplacent pour travailler sur les terres de ces nouveaux propriétaires ou qu’ils finissent parfois par s’installer de façon pérenne dans les lieux dévolus aux Européens. Cet article se propose d’envisager les différentes façons dont le corps colonial s’inscrit dans l’espace et l’ordinaire d’un territoire de colonisation afin d’interroger les enjeux de la place des corps dans les stratégies de domination et de résistance des différents acteurs qui y cohabitent. Le village de Lacroix dans l’Est algérien sera le cadre privilégié de l’étude.
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hal-03516846, version 1 (07-01-2022)

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Citer

Christine Mussard. Faire avec le corps dans l’étude d’un territoire de colonisation : Déplacements méthodologiques, hypothèses de travail. Outre-Mers Revue d'Histoire, 2018, 398-399 (1), pp.107-116. ⟨10.3917/om.181.0107⟩. ⟨hal-03516846⟩
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Dernière date de mise à jour le 21/04/2024
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