Afin d'interpréter les assemblages céramiques archéologiques en termes d'identités sociales, une méthodologie a été développée qui consiste à les classer successivement selon des critères techniques, techno-pétrographiques et morpho-stylistiques. Les classifications résultantes sont ensuite comparées à l'échelle macro-régionale. Appliquée aux assemblages céramiques du Sud Levant Chalcolithique, cette procédure classificatoire et comparative permet de mettre en évidence deux traditions techniques. La tradition prédominante révèle une variabilité inter-site, tandis que la tradition minoritaire révèle une forte homogénéité entre les sites. A ces deux entités techniques peuvent être associées des entités sociales distinctes, tant par les produits dont les statuts sont différents, que par les modalités de production. Dans un cas, on a affaire à des potiers sédentaires, tandis que dans l'autre cas, les potiers sont itinérants. Cette dernière modalité de production argumenterait en faveur d'un lien structurel entre les différentes régions du Sud Levant.