L'analyse historique des liaisons terrestres entre Paris et Rouen s'est, jusqu'à présent, essentiellement intéressée à la voie romaine et aux axes routiers qui, de la période médiévale jusqu'à nos jours, ont repris au moins en partie son tracé. Pourtant, les cartes anciennes et les sources écrites attestent l'existence d'un autre itinéraire, passant plus au sud.
L'objectif de cette étude et d'en restituer la topographie et de comprendre sa fonction et son évolution dans le temps. À ce titre, le journal des visitations d'Eudes Rigaud, archevêque de Rouen de 1248 à 1275, s'est avéré déterminant. Il montre que ce chemin était préférentiellement emprunté par le prélat sans doute parce qu'il lui permettait d'équilibrer ses étapes et de profiter des avantages de plusieurs gîtes.
Il apparaît ainsi qu'il existe à l'époque médiévale un faisceau d'itinéraires pour relier Paris à Rouen et que les voyageurs les choisissent en fonction de leur praticabilité, de leurs contraintes de temps et de vitesse et de leur volonté supposée de se déplacer au moindre coût.