Ce texte revient sur les processus de fragmentation des espaces métropolitains par les ensembles résidentiels fermés et sécurisés. La recherche empirique montre que la situation est plus complexe qu'elle n'aparaît dans les discours médiatiques et politiques, voire scientifiques. D'une part, si l'on confronte les données objectives tirées de l'analyse spatiale, et celles, plus subjectives ou plus interprétatives, tirées des entretiens avec les habitants ou encore d'autres agents économiques, politiques et sociaux ; d'autre part, si l'on fait varier les échelles d'observation ; ensuite, si l'on prend en compte des facteurs et des variables géographiques comme la localisation des ensembles résidentiels sécurisés, le profil de leur environnement social et urbain, leur taille, leurs caractéristiques (présence ou non d'équipements sportifs, de clubs) ; last but not least, si l'on mesure l'importance du contexte géographique et socio-politique de la multiplication des soi-disant "enclaves résidentielles ".