Cet ouvrage collectif propose un double regard sur la technocratie. Il s'agit d'abord d'identifier les moments historiques et les lieux (le mouvement technocratique américain des années 1930, la réforme technicienne de l'entre-deux-guerres, le gouvernement de Vichy, les premiers mois de la Ve République, la Commission européenne...) dans lesquels se redéfinissent effectivement les rapports entre « techniciens » et « politiques ». Il s'agit ensuite d'analyser les jeux de (dis)qualification dont les détenteurs de position de pouvoir sont l'objet, le terme de « technocrate » valant, avec des sens et une intensité variables, le plus souvent dénonciation. Présentant essentiellement des travaux de science politique, mais aussi d'anthropologie, de sociologie et d'histoire, cet ouvrage propose ainsi une réflexion conjointe sur la définition des compétences et qualités légitimes pour l'exercice du pouvoir politique et sur les transformations objectives des modes d'élaboration des politiques publiques.