Le sport est idéalisé. Les sportifs sont les gladiateurs et les dieux des temps modernes. En France, la pratique du sport bénéficie d'une image très favorable auprès de nombre de professionnels du social, de la population ou même des entreprises. Existe-t-il un moyen de tester la véracité de ces représentations qui font de la pratique sportive un agent bénéfique sur la vie sociale, ses valeurs et les comportements individuels ? Deux enquêtes de délinquance autodéclarée ont été réalisées en 1999 à Grenoble et Saint-Étienne et en 2003 à Grenoble ; elles portaient sur un échantillon représentatif de jeunes âgés de 13 ans à 19 ans dans ces agglomérations. Les questionnaires contenaient à la fois des questions sur les délits commis et sur les activités sportives pratiquées, qu'il a été possible de rapprocher. Les résultats amènent à douter d'un effet bénéfique du sport sur la délinquance, puisque la pratique du sport tend à être associée à une plus grande fréquence de commission de délits.