Les déboires de la récente aventure électorale du « patron des patrons » marocains, A. Lahjouji, au cours de la dernière décennie – celle de la libéralisation économique du Royaume – sont instructifs pour démêler les relations à géométries variables entre le milieu des affaires et la politique partisane. Après avoir réformé le syndicat patronal derrière le slogan de « l'entreprise citoyenne » et s'être fait le porte-parole des « entrepreneurs » dans les années 1990, A. Lahjouji crée un parti politique « libéral », Forces citoyennes, et se présente aux élections législatives de 2002 puis de 2007. Il échoue néanmoins dans une circonscription fort disputée de Casablanca. Il en est de même pour la plupart des candidats de son parti. Cette expérience tronquée, à mettre en miroir avec d'autres trajectoires plus heureuses de nombreux hommes d'affaires marocains, questionne la reconversion de ressources entrepreneuriales et associatives en capitaux politiques.