Différenciation des pratiques d'enseignement et acquisitions des élèves du point de vue du savoir
Résumé
This paper presents a study dealing with relations between evolution of students' performances and physics teaching sequences in two 10t grade classrooms dealing with the same part of mechanics. Analysis is focused on knowledge considered as a joint production of the teacher and the students in the classroom. The methodology is based on an analysis of knowledge at several times scales and for different knowledge grain sizes. The taught knowledge in the classroom is mainly reconstructed from video recordings done during the teaching sequences in the two classrooms. This reconstruction is mainly done at two scales: mesoscopic, at the order of about ten minutes, based on a thematic approach, and microscopic, at the order of about seconds, based on units of knowledge called facets (Minstrell 1992) that are statements of sentence size. Two notions, continuity and density of knowledge, defined from facets, contribute to characterising dynamics of the taught knowledge. The interaction between analyses at two scales is situated in a macroscopic view. It allows us to characterize each classroom taught knowledge, compare them and relate them to the students' performances, at least partly. The way this relation is constructed depends on the type of elements of knowledge, in particular on the more or less importance of their difficulty to be learnt what we call “their learnability”.
Cet article présente une étude sur les relations entre l'enseignement d'une séquence et l'évolution des performances des élèves. L'analyse est centrée sur les savoirs comme production conjointe du professeur et des élèves dans une classe. La méthodologie proposée se fonde sur une analyse des savoirs à des échelles de temps et de granularité différentes. Le savoir enseigné dans la classe est reconstruit à partir des enregistrements vidéographiques réalisés tout au long d'une séquence d'enseignement de la physique dans deux classes différentes de seconde. Cette reconstruction est faite essentiellement à deux échelles, l'une mésoscopique de l'ordre de la dizaine de minutes fondée sur une approche thématique, l'autre microscopique de l'ordre de la seconde fondée sur une décomposition du savoir en facettes (Minstrell, 1992) qui sont des énoncés de l'ordre d'une phrase. Deux notions, la continuité et la densité du savoir, définies à partir des facettes, contribuent à caractériser la dynamique du savoir enseigné. L'articulation entre les analyses aux deux échelles est remise en perspective grâce à un point de vue macroscopique. Elle permet de comparer les classes entre elles et de relier, au moins partiellement, l'enseignement aux performances des élèves. L'établissement de cette relation dépend du type d'éléments de connaissance, en particulier de leur plus ou moins grande difficulté à être appris, ce que nous appelons « leur apprenabilité ».