Cette étude rassemble les travaux de six jeunes chercheurs consacrés aux relations entre les Slaves du sud et les pays tchèques, deux ensembles issus de l'Empire des Habsbourg dont les représentations réciproques se sont construites à la fois sur des mythes et au sein d'une actualité pesante. Pavel Šístek (Université Charles de Prague) envisage l‘image romantique des Monténégrins en tant que reflet de l'identité slave mise en discours aux XIXe et XXe siècles dans les Pays tchèques. L'image de la côte adriatique, construite au gré de sa « mise en tourisme » par une littérature spécifique (guides touristiques et récits de voyages) souligne une proximité pouvant aller jusqu'à l'appropriation par les Tchèques des paysages croates (Igor Tchoukarine EHESS/CEFRES). L'indépendance acquise en 1918 permit la mise en œuvre de relations interétatiques où tout semblait indiquer qu'une alliance serait possible et profitable. Cette dernière échoua cependant (Tomáš Chrobák, Institut d'histoire de l'Académie des sciences de la Rép. Tchèque). Dominika Prejdová (Université Charles de Prague) s'interroge sur la valeur et l'influence de l'expérience commune vécue par les membres les plus éminents de la cinématographie yougoslave qui ont étudié dans les années 1960 et 1970 à la célèbre Académie de cinéma de Prague (FAMU) : peut-on parler d'une « école » ? Plus proche de nous, dans les années 1990, l'émigration économique et politique des citoyens de l'ex-Yougoslavie, en particulier de ceux atteints par les guerres dans les Balkans, a donné lieu à de nouvelles images de cette communauté de déplacés (Ondřej Daniel, Université Charles de Prague, Université Paul Valéry de Montpellier).