Ce texte se propose de comparer, entre la France et le Japon, les modalités d'articulation des activités des femmes et des hommes dans la société, en particulier en mettant l'accent sur la comparaison des modèles d'activité féminine qui s'avèrent comme un analyseur pertinent de l'interdépendance entre travail, famille et société. Basé sur la méthodologie du type macro - statistique, il vise à montrer que le modèle "national" d'activité féminine ne résulte ni simplement d'un choix fondé sur le calcul coût - avantage au sein du ménage considéré comme un espace de capital, ni d'une culture nationale omnipotente, mais qu'il se construit sur une interaction entre les jeux d'acteurs stratégiques et la représentation de la famille cristallisée autour des politiques des pouvoirs publics. Cet arbitrage au sein du ménage, qui n'exclue pas forcément le calcul, s'effectue néanmoins dans un espace fortement structuré non seulement par la tradition culturelle mais aussi et surtout par les conventions sociétales forgées différemment d'une société à l'autre.