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Ouvrages Année : 2008

"Claris et Laris", somme romanesque du XIIIe siècle

Résumé

Au sein de la littérature de la fin du XIIIe siècle, "Claris et Laris" fait figure de « monstre » ou du moins de bizarrerie. Il surprend par la forme que lui a donnée l'auteur, préférant l'octosyllabe à la prose, composant l'un des plus longs romans arthuriens en vers de tout le Moyen Âge. Il étonne également par son refus pur et simple d'envisager la mort du roi Arthur, par sa volonté d'éterniser l'idéal que le souverain breton et sa Table Ronde incarnaient. Il désoriente encore le lecteur habitué aux revendications de vérité émaillant les incipit médiévaux par sa volonté affichée de faire œuvre de fiction, de ne pas dire le « vrai ». Cet ample récit en vers, pétri de références à des textes antérieurs, nourri de motifs stéréotypés de la littérature arthurienne, se rapproche pourtant de la prose par un même désir d'exhaustivité , par un souci identique de renouer avec les sources constituées par l'"Historia regum Britanniae" et le "Brut" de Wace. Mais on y chercherait en vain le Graal, on y attendrait inutilement une vérité spirituelle, une lecture eschatologique du monde. "Claris et Laris" défend un idéal fondé sur les qualités humaines et les vertus de l'amitié virile. Confrontée aux luttes féodales précipitant la fin du monde médiéval, l'œuvre tend à pérenniser le modèle fragile de la société chevaleresque idéale symbolisée par Arthur et les siens. La longueur de ce récit de plus de trente mille octosyllabes constituait déjà un gage de pérennité. Le poète a par ailleurs voulu élaborer une somme des motifs parcourant toute la littérature médiévale. "Claris et Laris" ne se réduit pourtant pas à une énumération de topiques rudimentaire. La réécriture est mise au service d'une éthique et d'une esthétique singulières. La société idéale rêvée par le poète est soudée par la force du compagnonnage guerrier qui s'illustre d'abord dans la relation privilégiée entre les deux héros avant de gagner l'ensemble des chevaliers de la Table Ronde. Le romancier refuse par ailleurs toute transcendance et privilégie l'Homme. Dédaignant les miracles et les interventions divines, refusant la conception eschatologique du monde, il ne dit plus rien du Graal et rationalise la merveille car l'humain ne cesse d'affleurer sous ce qui semblait surnaturel. Ce récit optimiste incite ses lecteurs à puiser dans l'amitié la force qui leur permettra d'améliorer le monde dans lequel ils évoluent.
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Dates et versions

halshs-00397322, version 1 (20-06-2009)

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  • HAL Id : halshs-00397322 , version 1

Citer

Corinne Pierreville. "Claris et Laris", somme romanesque du XIIIe siècle. Honoré Champion, 432 p., 2008, Jean Dufournet. ⟨halshs-00397322⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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