Figures féminines dans "Le Conte du Graal"
Résumé
Jusqu'au "Conte du Graal", les romans de Chrétien de Troyes chantent l'amour. Erec et Enide, Cligès et Fénice, Lancelot et Guenièvre, Yvain et Laudine, déclinent sous ses aspects divers la difficile conciliation de l'idéal amoureux et de l'idéal chevaleresque. Surgit alors Perceval, pour lequel la rencontre avec Blanchefleur ne constitue qu'une étape sur la route menant du château du Graal à l'ermitage, tandis que le conte s'interrompt sur l'image de Gauvain, le parangon de courtoisie, fasciné par la Male Pucelle que son charme laisse insensible, prisonnier d'un château où sa mère le destine à épouser Clarissant, sa soeur. Si la "fin'amor" ne constitue pas la trame essentielle de ce roman inachevé, la femme y tient pourtant un rôle très important, que le maître champenois ne lui avait encore jamais accordé. Le foisonnement de figures féminines répond-il à une intention romanesque précise ? En quoi participe-t-il à la structure du récit et à sa signification profonde ? Comment les mères, les cousines, les soeurs, les demoiselles anonymes et les dames célèbres, images fugaces ou récurrentes, deviennent-elles de véritables initiatrices, instigatrices de la plus haute aventure, guidant les héros sur la voie de la rédemption ?
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