Cet article cherche à définir les éléments propres au maniement de la nostalgie dans la poésie britannique et irlandaise des années 1990. Prenant comme points d'appui le concept de « rétrochic » développé par R. Samuel, et la thèse de F. Jameson selon laquelle la nostalgie postmoderne serait du pastiche, l'article analyse des pòemes de P. Farley, A. Motion, B. Griffiths, P. Muldoon. Alors que Farley semble suivre de près la version « pastiche » de la nostalgie, les autres pòetes interrogent cette version, ou en dévient. Motion et Griffiths situent une nostalgie riche en contenu affectif dans la réception des marques commerciales. L'attention et la précision avec lesquelles Muldoon parle de la musique pop du passé démontrent que considérer la nostalgie qui s'attache à cette musique comme simple « rétrochic » est insuffisant. L'article se termine par une discussion de la manière dont chaque pòete se construit une voix lyrique, et conclut qu'il faut une voix forte et mobile pour parler de la nostalgie à une époque òu le sujet, l'histoire et la poésie sont tous les trois des termes contestés.