Le point de vue (ou focalisation narrative) est une notion souvent exploitée dans le système scolaire français, alors qu'elle est d'un maniement malcommode. La nécessaire clarification de la notion implique un 'détour' épistémologique, tant les théorisations successives sont tributaires des contextes historico-critiques dans lesquels elles ont émergé. L'ouvrage analyse les avatars du point de vue chez les critiques (Pouillon, Blin, Magny, Rousset), chez les sémioticiens (Genette, Bal, Votoux, Lintvelt), chez les linguistes (Danon-Boileau, Greimas, Fontanille) ainsi que chez les herméneutes et théoriciens de la lecture (Ricoeur, Iser, Jauss, Eco, Jouve). Il dresse le constat que la pérennité de certains présupposés interprétatifs (omniscience du narrateur, point de vue limité du personnage) et la permanence d'une approche métaphorique du point de vue sont la contrepartie d'un fort déficit linguistique. Aussi, dans la dernière partie, l'ouvrage propose des éléments de problématisation linguistique du point de vue, à partir des concepts de sujets de conscience et d'énonciateur, dans le cadre de l'analyse de l'expression linguistiques des perceptions représentées et des pensées qui leur sont adjointes.