Dislocation en ordre paradoxal, momification et décomposition : observations et hypothèses - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris Année : 1996

Dislocation en ordre paradoxal, momification et décomposition : observations et hypothèses

Résumé

The analysis of joints connection or dislocation is now a fundamental basis for the archaeological study of any burial. But the regular chronology of the decay of the joints of a human corpse (least enduring or unstable vs. more enduring or stable) is sometime not observed. The three sites proposed present examples of « dislocation in paradoxical order» : in spite of the lack of balance of some position ancilor some post-mortem manipulation, the keeping of some unstable joints is observed dong with the dislocation of others considered as stable ones. At the northem necropolis of Saï Island (Sudan), those data can be explained by a natural mummification, still observable; at Mehrgarh (Pakistan) the paradoxical dislocations can be observed on heavy manipulated burials (compacted corpse or secondary burial) ; in Manihina (Marquesas Islands, French Polynesia) post-inhumation practices do not affect this non-regular order of joint dislocation and we also know, through the first travellers, that mummification practices had taken place in the Marquesas, in spite of subtropical climate. The similarity of all these archaeological observations leads to propose the hypothesis of a phenomenon of mummification, natural or not, before an eventual resumption of decay processes.
L'analyse des connexions et des dislocations articulaires est désormais fondamentale dans toute étude archéologique de sépulture. Or, l'opposition classique de décomposition des articulations (labiles vs. persistantes) ne s'applique pas toujours. Les sites proposés présentent tous les trois des exemples de «dislocation en ordre paradoxal » : malgré des positions de déséquilibre et/ou des manipulations postérieures au dépôt originel, le maintien en connexion d'articulations labiles va de pair avec la rupture d'éléments réputés persistants. Dans la nécropole nord de l'île de Saï (Soudan), ces phénomènes sont explicables par une momification naturelle avérée, encore observable. A Mehrgarh (Pakistan) ces observations concernent des sujets ayant subi de très amples manipulations (réduction de corps ou sépulture secondaire) ; à Manihina (iles Marquises, Polynésie française) des remaniements post-inhumation laissent aussi les connexions dans ce même état paradoxal tandis que les premiers ethnographes des Marquises attestent de pratiques de momification par dessiccation malgré le climat subtropical. La similitude de ces observations fait proposer l'hypothèse d'une momification, naturelle ou non, avant une possible reprise des processus de décomposition.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00441947 , version 1 (17-12-2009)

Identifiants

Citer

Bruno Maureille, Pascal Sellier. Dislocation en ordre paradoxal, momification et décomposition : observations et hypothèses. Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, 1996, 8 (3-4), pp.313-327. ⟨10.3406/bmsap.1996.2451⟩. ⟨halshs-00441947⟩

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