F. Schleiermacher, Esthétique - HAL Accéder directement au contenu
Ouvrages Année : 2004

F. Schleiermacher, Esthétique

Résumé

L'Esthétique de Schleiermacher est une des plus intéressantes en même temps que peut-être la moins connue en France parmi les théories de l'art du XIXe siècle. Ayant participé à l'aventure du premier romantisme allemand aux côtés des frères Schlegel, Schleiermacher est plus directement impliqué dans l'évolution artistique de son temps que des philosophes comme Hegel, Schopenhauer ou Solger. D'un autre côté, il ne s'enferme pas dans un système philosophique de l'art à la façon de Schelling, mais affirme son originalité par rapport à l'idéalisme. L'art est pour lui l'expression du sentiment individuel par le travail de l'imagination (Phantasie). Il est à la fois interprétation du monde et formation de la subjectivité. L'oeuvre est la mise en forme d'un sentiment. Réflexion et inspiration sont également impliquées en elle. Une telle esthétique transforme donc le concept de "génie", qui n'est plus cantonné à la spontanéité naturelle (la nature donnant ses lois à l'art, selon Kant), ni réservé à des esprits d'exception, puisque "tous les hommes sont des artistes" à des degrés sans doute divers. Il y a donc bien une communauté esthétique qui se forme, mais dans un rapport de constante réciprocité, pour autant qu'apprécier l'oeuvre est participer de sa production, être actif. Par cet aspect, Schleiermacher reprend les motifs les plus féconds du premier romantisme. Le caractère de l'art est interprétatif, il participe dans la classification de Schleiermacher des "disciplines critiques" qui évaluent l'approximation d'une oeuvre au concept du beau. L'approche de Schleiermacher est centrée sur l'expérience esthétique de l'artiste, sur le processus de création et de mise en forme, et ne se résorbe donc pas dans une fresque historique. En tant qu'expression du sentiment, lequel est en son fond "sentiment de dépendance absolue" et indice d'un rapport à Dieu en l'homme, l'art entretient des rapports avec la religion, au point qu'on a soupçonné leur empiètement mutuel, aussi bien à l'époque des Discours sur la religion (1799) qu'à la suite des critiques adressées par Karl Barth à la théologie libérale au début du siècle. En fait, il s'agit là de deux sphères et de deux niveaux bien distincts : Schleiermacher se garde bien de faire de l'art un palier vers la religion, explorant au contraire les variétés de mise en forme de l'esprit (une démarche qui évoque par endroits la "philosophie des formes symboliques" d'Ernst Cassirer). L'esthétique comprend une partie spéculative générale qui la situe dans le système et en détermine les concepts essentiels, et une partie consacrée aux arts particuliers : arts d'accompagnement (mimique, musique), arts plastiques (architecture, sculpture, peinture), arts de la parole (poésie, drame, roman).

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Dates et versions

halshs-00447734, version 1 (15-01-2010)

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  • HAL Id : halshs-00447734 , version 1

Citer

Denis Thouard. F. Schleiermacher, Esthétique. D. Thouard (éd.). Cerf, pp.270, 2004, 9782204073738. ⟨halshs-00447734⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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