Les villes-ports, surtout les villes-ports à vocation de négoce international, forment un objet d'histoire sociale à la méthodologie et à la problématique spécifiques, comme cela est démontré ici dans le cas du Havre au 18e siècle et au début du 19e siècle. L'accent est notamment mis sur les effets socio-culturels de l'essor économique de ce grand port français à la fin du 18e siècle : les milieux du négoce, quoique eux-mêmes bousculés par un vent de renouvellement (cf. l'arrivée d'étrangers non nationaux), ont réussi à maintenir leur contrôle sur une société plus complexe, et traversée de vives tensions. Ce type de démarche socio-historique, à la frontière de l'histoire urbaine et de l'histoire maritime, est en train de faire école, de part et d'autre de l'Atlantique, et devrait conduire à une modélisation de l'étude des cités portuaires.