Que nous dit la violence ? Le cas des attaques faites aux bibliothèques de quartier dans le cadre des « émeutes urbaines ».
Résumé
Faute d'un véritable travail de description, l'action déployée pendant les émeutes urbaines est simplement renvoyée vers « la violence ». Beaucoup à certes été écrit sur ces soulèvements, peu sur cette modalité de l'action collective. Comme d'un revers de main est ainsi écarté toute possibilité de compréhension sociologique. Comme si la « violence » était une catégorie suffisante. L'action des classes populaires tombe ainsi dans la case du non-sens. Nous proposons de « lire » ces actes et ces modes d'action comme des messages. A partir d'une étude en cours sur les violences faites aux bibliothèques de quartier, nous proposons un travail compréhensif visant à restituer les multiples échanges de sens qui émergent autour de ces « violences ». Seront mobilisées les paroles de bibliothécaires, d'intervenants sociaux, d'élus et d'hommes politiques, de « jeunes » et de simples « habitants », d'étudiants, de sociologues et de journalistes. Il est temps de sortir cette forme de l'action collective du pur événementiel et de l'inscrire dans l'ordre des choses, c'est-à-dire dans l'économie des échanges sociaux et politiques entre les classes populaires et les institutions, entre les classes populaires et les autres catégories sociales, enfin dans l'économie des échanges ayant lieu au sein d'un univers populaire traversé par des multiples divisions.
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Sociologie
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