Cet article replace les politiques nationales en matière d'orientation dans leurs contextes sociétaux où règles et acteurs se construisent simultanément, au travers de leurs interactions. Une première partie présente des régimes types en insistant sur le rôle qu'y tiennent les dispositifs d'orientation. La seconde présente des configurations nationales qui entremêlent des orientations politiques de plus en plus diversifiées. La situation française ici privilégiée introduira deux contrepoints : les modèles danois et britannique. Il en ressort que la situation française est marquée par un clivage sociétal entre les dispositifs propres au système scolaire et les réseaux, fortement balkanisés qui interviennent, lors des parcours d'insertion et de cheminement professionnels. L'autonomie de l'individu reste largement incantatoire. Le modèle danois relève d'un compromis entre une convention d'inspiration corporatiste – la vocation à entrer dans un métier - et une convention universaliste qui s'efforce de compenser les inégalités initiales. Au Royaume-Uni, l'élaboration d'un quasi-marché de la formation s'est doublée d'un puissant dispositif d'accompagnement des individus vers l'emploi. Progressivement, la logique du « first work » s'est ouverte pour favoriser l'accession des jeunes en difficulté à des mesures alliant, dans une certaine mesure, liberté de choix et constitutions de capacités professionnelles.