Grammatical words and the emergence of Noun and Verb categories: Evidence from production and comprehension
Résumé
he distinction between Nouns and Verbs is present formally in many languages and, where it exists, is deeply embedded in the language system. It determines the way words are allowed to follow each other, the contexts in which a word is allowed to appear, the transformations that may or should be undergone by words and also the inferences that can be made about the meaning of words encountered for the first time. Children produce Nouns and Verbs practically as soon as they start talking. But do they understand that words belong to categories, do they understand the grammatical and semantic implications associated to such membership and the inter-relation between them, both in production and in comprehension? We suppose that an incipient understanding of the existence and function of these central categories develops later and in close connection with the emergence of grammatical morphemes and of the first syntactic structures. The close relationship between grammatical morphemes, syntactic structures and word categories will be considered here in light of two different sources of data (which different research teams have contributed to realise) : a) the analyses of longitudinal studies of speech production occurring naturally in parent-child interaction, in particular the study of fillers and of the phonomorphological variation in verb words, and b) results of a comprehension study testing the links between semantics, morphosyntax and word categories in which 90 children aged two to four years were led to retrieve the meaning of homophonous words on the basis of category-specific morphological markings.
La distinction entre noms et verbes est formellement présente dans la plupart des langues où elle est alors profondément ancrée dans le système langagier. Elle détermine la manière selon laquelle les mots peuvent ou ne peuvent pas se suivre, les contextes linguistiques dans lesquels un mot peut apparaître, les transformations que les mots peuvent ou doivent subir, ainsi que les inférences possibles concernant la signification de mots nouveaux. Les enfants produisent des noms et des verbes pratiquement dès qu'ils commencent à parler. Mais comprennent-ils leur appartenance catégorielle, les implications grammaticales et sémantiques qui leur sont associées et les interrelations entre elles, autant en production qu'en compréhension? Nous supposons qu'un début de compréhension de l'existence et du fonctionnement de ces catégories, qui sont centrales pour l'acquisition du langage, se développe en étroite connexion avec l'émergence des morphèmes grammaticaux et des premières structures syntaxiques. La relation étroite entre morphèmes grammaticaux, structures syntaxiques et catégories de mots sera ici considérée à la lumière de deux sources de données (à la réalisation desquelles différentes équipes ont contribué) : a) l'analyse d'études longitudinales de productions recueillies dans des situations naturelles d'interaction parent-enfant, en prêtant une attention particulière à l'analyse des fillers et des variations phonomorphologiques dans les mots-verbes, et b) les résultats d'une étude de compréhension visant à tester les liens étroits entre sémantique, morphosyntaxe et catégories de mots et dans laquelle 90 enfants de 2 à 4 ans ont été amenés à attribuer la signification de mots homophones sur la base de marques morphologiques spécifiques aux noms et aux verbes.