De l'impossible censure du récit légendaire
Résumé
Le "récit en tradition", sous ses différentes formes, hadith de Mahomet ou sur lui, ou khabar des Compagnons de Mahomet, et des générations suivantes, "légendes sur les prophètes" et sur d'autres personnages, récits historiques, pseudo-historiques, apocryphes, etc., toute cette littérature narrative est l'une des marques de l'islam (religion) et de l'Islam (civilisation et culture). C'est là l'une des voies privilégiées de transmettre l'ethos ou certaines des formes de l'ethos de "l'homo islamicus". Cela n'empêche pas que la production écrite en Islam comporte aussi de nombreux récits sur des "déviants" et des "marginaux', voire des hérétiques. Outre la fonction religieuse et éthique qu'assure cette littérature, on ne saurait ignorer le "plaisir du dire" ou le "plaisir du texte" qui s'y manifeste. Les narrateurs, même quand ils mettent en scène des "déviants", y prennent du plaisir! Le présent article comporte les parties suivantes: I. Récit en tradition (khabar) et production écrite en arabe. II. Quelques réflexions sur la littérature d'adab (belles lettres). III. L'exégèse: un savoir globalisant. IV. Les anges connaissent-ils l'inconnaissable? Traduction de deux traditions exégétique ad Coran 2, 30. V. Les chaînes de garants ou comment transmettre l'exemplarité par des canaux "suspects". VI. Le besoin du récit d'où qu'il vienne et le "plaisir du texte".
Loading...