Les niveaux attribués au Magdalénien inférieur (IIIa) et moyen (IIe) de la grotte du Taillis des Coteaux (Antigny, Vienne) ont livré de nombreux restes de poissons et d'oiseaux. Avant de les interpréter comme des témoins de pratiques de pêche ou de chasse aux oiseaux, la question de(s) (l')agent(s) accumulateur(s) se pose. L'analyse taphonomique mise en oeuvre est fondée essentiellement sur la densité et la répartition spatiale de diverses catégories de vestiges: les poissons, les oiseaux, les petits vertébrés - rongeurs pour l'essentiel- ainsi que les vestiges anthropogènes. Cette approche est complétée par de premières observations concernant les surfaces osseuses, les estimations des âges et tailles des individus. L'analyse de la répartition spatiale indique une nette concentration, sous le porche de la grotte, de micromammifères mêlés à des poissons et des oiseaux. Cette disposition indique que les petits vertébrés de cette concentration partagent vraisemblablement une histoire taphonomique commune. Cette hypothèse est renforcée par le fait que cette localisation contraste avec la répartition spatiale des vestiges accumulés assurément par les chasseurs-cueilleurs. En mettant en parallèle les données éthologiques avec une combinaison de critères, incluant spectre faunique, pourcentage de représentation des espèces, âges et tailles des espèces, il apparaît que cette accumulation pourrait être le reflet de l'activité d'un grand rapace nocturne. On note par ailleurs l'intervention d'un petit carnivore dans la grotte, ainsi que la participation des chasseurs magdaléniens dans l'introduction de certains restes d'oiseaux et de Salmonidés de grande taille. Cette approche conclut donc à une origine mixte de l'accumulation à laquelle ont contribué grands rapaces nocturnes, carnivores et Hommes.