L'objectif de cette communication est de montrer que le dispositif des pôles de compétivitié est pour partie problématique pour les organisations syndicales et leurs représentants mais est aussi porteur d'opportunités nouvelles de changements organisationnels de l'action syndicale. Nous partons du constat selon lequel, dans le capitalisme cognitif, les pôles de compétitivité sont des métaorganisations agissant comme tiers dans les débats entre entreprises, organismes offreurs de formation et organismes de gestion paritaire. Ils représentent des espaces de prospective et de connaissances inédits du point de vue de l'évolution des compétences et connaissances. Nous montrons que l'action des syndicats de salariés reste problématique vis à vis de cette action collective dans les pôles de compétivitité dans la mesure où elle reste sur un mode d'acquisition des connaissances pour la prospective dans le domaine de la formation, l'emploi, le travail, inscrit dans une trajectoire nationale conduisant à une multiplication des instances de concertation territoriale généralistes et délèguant l'expertise. De plus l'articulation avec la recherche scientifique dans la constitution de nouvelles connaissances des représentants syndicaux est encore réalisée principalement au niveau national des confédérations ou des branches. Les représentants syndicaux en entreprise mais aussi sur le territoire n'ont pas de prise sur les nouveaux enjeux de formation et de gestion des connaissances au sein des populations de PME émergentes, mais aussi des grandes entreprises des pôles. Nous montrons enfin que cette évolution est aussi porteuse d'opportunités car les pôles participent à la structuration des jeux d'acteurs, en déplaçant les frontières de négociation et les objets de connaissances pour la prospective emploi-formation-compétences. Ce déplacement spécifique au capitalisme cognitif pose le problème de la transformation du droit du travail du point de vue de la régulation de la gestion des connaissances, avec comme point d'accroche la gestion de la propriété intellectuelle. Cependant, saisir ces opportunités va de pair avec l'invention d'une nouvelle forme d'action et de professionnalisation des IRP et de leurs représentants territoriaux associée à l'évolution de leur place dans les négociations territoriales.