Les inégalités sociales ne sont pas sans incidences sur le risque routier, mais cette question a pour l'instant été peu étudiée en France. Plus précisément, le taux élevé d'accidents routiers chez les adolescents est généralement expliqué par des facteurs comportementaux. Cependant, des études épidémiologiques menées notamment en Grande Bretagne et en Suède mettent en évidence que les enfants et les adolescents de ménages ou vivant dans des zones défavorisées subissent un sur-risque routier. Cette recherche exploratoire teste l'hypothèse d'inégalités sociales et spatiales de risque routier chez les 14-17 ans dans le département du Rhône en le rapprochant des modes de transport utilisés. Des analyses secondaires de l'enquête ménages déplacements lyonnaise de 2005-2006 et du registre Arvac des accidentés du Rhône sont menées pour cette classe d'âge. Pour les adolescents résidant dans des communes avec zones urbaines sensibles, les accidents corporels de la route apparaissent significativement plus fréquents pour les piétons (pour les deux sexes) et les usagers du vélo (pour les garçons) et significativement moins fréquents à deux-roues motorisé (pour les deux sexes). Nous montrons que ces inégalités apparaissent très liées aux conditions contrastées de mobilité et d'usage des modes de transport dans les deux types de zones, et peuvent être en partie rapprochées d'inégalités socio-spatiales. Cette étude appelle des approfondissements de façon à mieux mesurer et comprendre les inégalités socio-spatiales de risque routier à l'adolescence.