Rendez à César ce qui est à César ... contribution de l'exégèse carolingienne à une histoire monétaire du Haut Moyen Âge.
Résumé
Certains commentaires de la célèbre citation néo-testamentaire, "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu", mettaient en lumière de façon originale l'importance accordée à la lecture de la légende et à l'observation de l'effigie frappée sur la monnaie dans une réflexion entre les deux pouvoirs terrestres (celui du souverain) et céleste (divin), particulièrement d'actualité sous Charlemagne et ses successeurs. Il a semblé à l'auteur de cet article que le destinataire de cette étude pourrait goûter le caractère un peu atypique d'une telle approche puisant à des sources jusqu'alors négligées et mettant en oeuvre des analyses inusitées pour éclairer d'un jour nouveau l'histoire monétaire carolingienne. L'auteur dédie donc à Stéphane Lebecq un petit florilège, traduit et rapidement commenté, ayant pour but - à partir de quelques exemples -, d'attirer l'attention des chercheurs sur la qualité du genre exégétique. Ce dernier n'a de sens que s'il s'ancre non seulement dans une réalité théologique profonde, mais également dans une réalité vécue quotidiennement ou du moins perçue comme fondamentale pour la société. La monnaie, dans sa double réalité économique et politique, est sans doute un des meilleurs exemples de porte d'accès à une appréhension plus intime d'un monde où le souverain est clairement situé entre les hommes et Dieu.
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