Calqué à l'origine sur le modèle des festival market places américaines, le phénomène de requalification des fronts d'eau s'est étendue, depuis plus de vingt ans, à un grand nombre de villes portuaires en France et en Europe. Des opérations de régénération récentes, aux héritages et contextes certes différents les uns des autres, montrent des formes de diversification manifestes sur les plans fonctionnels (dépassement de la seule sphère ludo-touristique) et géographiques (extension au-delà des zones portuaires ou industrielles requalifiées gagnant les quartiers proches des centres-villes). Mais cette requalification - régénération conduit-elle inexorablement à la résilience des waterfronts ? Penser la résilience consiste d'abord à dégager les mécanismes temporels (échelles du long et court terme) et politiques (gouvernance) qui produisent les conditions de son fonctionnement mais aussi de son dysfonctionnement selon des cycles multiscalaires et successifs d'actions et de réactions (partie I). La régénération des fronts d'eau procède d'outils de valorisation diversifiés (partie II) dont l'étude des réactions et des interactions produites par ces derniers permet de circonscrire les principaux éléments de blocage ou de frein à la mise en place d'un système intra-urbain résilient (partie III).