S'inscrivant dans la pensée dialogique de Bakhtine, qui pose que les énoncés rencontrés dans les romans sont en quelque sorte un retentissement des voix et points de vue des sociétés dont est issu le roman, l'article se propose de cerner comment les postures de découragement radical et d'espoir ardent sont activées et retranchées dans les œuvres. La négation, essentiellement polyphonique, selon Ducrot, est le champ privilégié de perception d'un tel glissement systématique. L'article a alors l'ambition d'analyser comment un locuteur prend la parole pour nier ou réfuter une aspiration profonde, en y souscrivant une pensée des plus pessimistes, et réciproquement. Après un rappel des différents aspects grammaticaux du procédé de refus, le papier se penche sur le versant pragmatique de la négation, afin d'éclaircir les variations de points de vue (pessimistes-utopiques), ainsi que les ressorts et enjeux de telles postures qui, au final, s'avèrent tourner autour des énoncés les plus doxiques en matière de représentation du vécu social des Africains.