Cet article s'interroge sur la plus-value sur le plan sémantique de l'application de la méthode comparative à l'étymologie romane. Il débouche sur un constat double : si les bienfaits de la méthode ascendante se situent notamment du côté de l'explicitation de la démarche pour les étymons monosémiques, ils sont factuellement massifs dans le cas des étymons polysémiques. Les gains en connaissances nouvelles concernent en particulier les cas où la reconstruction comparative fait apparaître des sémèmes d'étymons protoromans que ne connaissent pas leurs corrélats du latin écrit, et qui se situaient donc pour ainsi dire dans l'angle mort de la méthode traditionnelle.