Depuis la fin du XXe siècle, le sud-est du Mexique (Chiapas), connaît de profondes mutations sociales et politiques telles que le libéralisme, le mouvement zapatiste, l'émigration en Amérique du Nord et les conversions religieuses. Face à ces changements, les populations indigènes mayas mais aussi métisses participent à la création et réactivation de rituels, chargés de les aider à négocier leurs identifications. Les rituels agraires relatifs à l'eau témoignent d'une perception symbolique de la frontière internationale et de l'espace régional. Ainsi en période de crise locale comme lors du soulèvement zapatiste, les pèlerinages liés aux demandes de pluies ont été très importants de l'autre côté de la frontière, au Guatemala, tandis que depuis le début du XXIe siècle, période qui correspond entre autres à l'augmentation des flux migratoires en direction d'autres États mexicains ou des États-Unis et du Canada, les rituels se concentrent davantage vers les sources et les divinités locales, même si l'accès à l'eau potable est plus aisé en 2010 qu'en 1999. Ainsi cet élément minéral demeure objet de célébration et de représentation symbolique même si les progrès sanitaires et techniques réduisent les rituels destinés à la recherche de la purification humaine.