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Communication dans un congrès Année : 2013

Voix et genre : un état de la question

Résumé

The present study is a literature review about differences in female and male voices. Acoustically speaking, mean F0 is commonly considered as the major difference between adult male and female voices. A number of studies have brought to light other cross-gender acoustic differences: vowel formants, consonant noise, intonation, voice quality, etc. According to a majority of authors, cross-gender acoustic variations can mainly be accounted for by anatomical and physiological differences (Fant, 1966). However, cross-language variations (Johnson, 2005) suggest that cross-gender acoustic differences are partly socially constructed. The influence of these acoustic parameters in gender identification from speech is in debate. Most American authors consider that mean F0 is the main acoustical cue (Pausewang Gelfer & Mikos, 2005) but a French-speaking author (Arnold, 2008) suggests that resonant frequencies are more important. A recent study (Pépiot, 2011) indicates that the speaker's native language significantly influences his/her strategies. Cross-gender acoustical differences also have consequences on speech processing. It is known that perceptual boundaries of phonemes are adjusted as a function of speaker's gender (Johnson & al., 1999). Furthermore, female and male voices do not activate the same way some areas of the subject's brain (Sokhi & al., 2005). All studies are presented from a critical point of view and research perspectives are given.
Les différences entre les voix de femmes et d'hommes relèvent de problématiques complexes et éminemment pluridisciplinaires. Elles renvoient non seulement à des mesures acoustiques et perceptives, mais également à des questions d'ordre anatomique, sociologique et même philosophique. L'approche développée ici sera celle d'un phonéticien. D'un point de vue acoustique, la fréquence fondamentale moyenne (associée à la notion perceptive de hauteur mélodique) est communément considérée comme la principale différence entre les voix d'hommes et de femmes. Elle se situerait respectivement aux environs des 120 Hz et des 200 Hz (Takefuta & al., 1972). De nombreuses études ont mis en évidence d'autres différences (voir Simpson, 2009) : les fréquences de résonance des voyelles (également appelées formants vocaliques), les fréquences de résonance des consonnes, l'intonation, c'est-à-dire les variations de la fréquence fondamentale au cours d'un énoncé, ou encore le type de phonation, qui correspond à la manière de vibrer des plis vocaux. Selon une majorité d'auteurs, les disparités acoustiques femmes-hommes s'expliqueraient en grande partie par des différences d'ordre physiologique (Fant, 1966) : plis vocaux plus longs et plus épais chez les sujets masculins, conduit vocal plus court chez les femmes. Mais alors, comment rendre compte des fortes variations inter-langues ? Il existe, par exemple, un dialecte du mandarin dans lequel la fréquence fondamentale moyenne serait pratiquement équivalente chez les hommes et chez les femmes (Rose, 1991). De même, en recoupant l'ensemble des études menées sur le sujet, on constate que les différences formantiques femmes-hommes varient sensiblement d'une langue à l'autre (Johnson, 2005). Au plan perceptif, le rôle joué par chacun de ces paramètres acoustiques dans l'identification du genre par la voix fait quant à lui l'objet de débats. Si la majorité des auteurs américains considère que la fréquence fondamentale moyenne est le principal paramètre (voir notamment Pausewang Gelfer & Mikos, 2005), un auteur francophone suggère qu'il s'agirait des fréquences de résonance (Arnold, 2008). Une récente étude (Pépiot, 2011) semble indiquer qu'en réalité, la langue maternelle des auditeurs conditionnerait grandement leurs stratégies. Les différences acoustiques inter-genres ont également des conséquences au niveau psycholinguistique sur le traitement de la parole par l'auditeur. On sait, notamment, que les frontières perceptives des phonèmes sont ajustées en fonction du genre du locuteur (Johnson et al., 1999). D'autre part, Sokhi & al. (2005) ont mis en évidence, grâce à l'utilisation de l'IRMf, que l'écoute de voix d'hommes et de femmes n'activait pas de la même manière certaines zones du cerveau des sujets, ce qui suggère que ces deux types de voix sont traités différemment par l'auditeur. D'après Pépiot (2012), les voix de femmes et d'hommes seraient néanmoins traitées à la même vitesse par le cerveau. L'ensemble de ces études seront présentées de manière critique. Nous tâcherons notamment de montrer en quoi les différences acoustiques inter-genres sont en partie construites socialement. Des perspectives de recherche seront également esquissées.
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Dates et versions

halshs-00794956, version 1 (26-02-2013)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00794956 , version 1

Citer

Erwan Pépiot. Voix et genre : un état de la question. La langue, la voix, la parole, Jan 2013, Paris (La Sorbonne), France. ⟨halshs-00794956⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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