Maroc : un habitat "occidentalisé" subverti par la "tradition"
Résumé
In Morocco, housing project takes on an original urban form. This is the result of the colonizing powers who have taken into consideration the particularly strong domestic and urban culture of the natives. After the independence, the services involved in urban planning kept it that way, as evidenced by the 1964 decree that regulated housing developments. However, through the modernization of housing spaces distribution and of "model-plans," the urban developments implemented by the administration turned out to be too westernized for their residents. Later, these plans would be modified to better meet their expectations. On the plots of land allocated to them which small size corresponded to the density of the traditional Moroccan urban landscape, a large number of beneficiaries were to build up over time a "large home" oriented towards a central space (M'rah) to reflect their strong family bonds, and to embody the concept "we're one unit" which has barely been affected by the emergence of the individual in the family.
Le lotissement d'habitat économique est, au Maroc, une forme urbaine originale. Il trouve son origine dans la prise en compte, par la puissance colonisatrice, d'une culture domestique et urbaine endogène, particulièrement vivace. Après l'indépendance, les services de l'urbanisme continueront de la considérer, à travers le décret de 1964 qui réglemente ces lotissements. Cependant, en "modernisant" la distribution spatiale des lots et la conception du "plan-type" des habitations, l'administration a imposé des modèles trop "occidentalisés" pour que les habitants s'en satisfassent. Ils les réajustent alors pour y développer une organisation répondant mieux à la représentation qu'ils se font de la maison. Sur la parcelle qu'il leur est allouée, dont la petite taille est conforme à une densité inscrite dans le paysage urbain du Maroc, beaucoup d'allocataires édifient progressivement une "grande maison", propice à l'expression de la forte solidarité familiale, et la retournent vers un espace central (le M'rah), qui traduit, dans ces familles populaires, un "être ensemble" à peine entamé par l'émergence de l'individu dans la parentèle.
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