Crimes et châtiments dans le 'bas pays' de Cristal et Clarie
Résumé
Dans Cristal et Clarie, la violence exposée n'est jamais justifiée, sauf en cas de légitime défense. L'auteur en présente les diverses modalités, en suggère les racines primitives dans un bestiaire cruel et avide, une série de gueules dévorantes, redoublant la gula inhérente à l'être humain, la faim grandissante du désir de Cristal, tout comme l'appétit insatiable d'un romancier qui dévore ses prédécesseurs. Cette violence illégitime permet tout d'abord à Cristal de s'accomplir en justicier clément, avant qu'il ne dérape impunément " de la violence du droit au droit à une violence " ni déplorée, ni disqualifiée. Les faits démentent l'autorité d'un roi dupe qui ne parvient plus à distinguer le songe du vrai. Si le procès est bien le lieu névralgique où s'affrontent deux vérités, deux visions du monde , ce roman sans procès ne propose ni vérité, ni solution politique au règne du mal. Ni la justice ni le droit ne sont de ce bas monde - où la fin justifie les moyens - et leur isotopie cautionne finalement la raison du plus fort. Le récit reprend la macrostructure épique mise à jour par Florence Goyet - " ordre plaqué sur le chaos " puis " retour de la confusion " -, pour consacrer les turbulences d'un monde carnavalesque.
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