L'entreprise : espace de valorisations entre trois marchés
Résumé
In mainstream economics, markets' prices are supposed to summarize all the information about demand preferences, supply quality, and the future of the state of affairs. Hence markets are efficient valorisation processes of goods: prices provide agents with the best information to coordinate each others in markets. Despite this theoretical efficiency, markets' prices are rather considered by enterprises as an economic constraint from which they want to be independent. Enterprises are valorisation processes "against" markets dynamics. The capacity to settle the value of goods, people (in the external and internal labour market) and enterprises themselves (in the financial market) is a crucial power (Eymard-Duvernay, 2010). The purpose of this paper is to empirically characterize the ways enterprises give value to their products, their manpower and themselves. The study is based on data collected in the French survey REPONSE (Relations professionnelles et négociations d'entreprises, 2004/2005) where 2 930 employers were asked about their commercial strategy, their HR policies, and their major shareholders. A multiple correspondence analysis and a hierarchical clustering method have been used to construct a typology of five enterprise patterns. Then, the study presents evidence on the relationships between the five patterns and social indicators. It's the capacity to cooperate and the capacity to learn which are at stake.
Le présent travail propose une approche statistique et conventionnaliste renouvelée des " modèles d'entreprise ". Au sein de chaque établissement, les agents se coordonnent en donnant (explicitement ou implicitement, ponctuellement ou de manière continue) des valeurs aux biens et aux personnes. Par conséquent, si on réussit à établir une typologie des manières de valoriser les produits, les salariés et l'entreprise elle-même, ce sont des " modèles d'entreprise " (Eymard-Duvernay, 1987, 1989) qui vont émerger, c'est-à-dire des espaces de coordination avec trois marchés, fondés sur différentes conventions d'évaluation. L'enquête REPONSE donne la possibilité de rassembler des informations, jusqu'alors traitées de manière éparse, sur les manières de fixer ou d'augmenter la valeur des biens et des personnes. Par exemple, pour repérer les logiques de valorisation des produits à l'œuvre, on retient des variables qui précisent la logique de fixation du prix, le rôle de ce dernier dans la stratégie concurrentielle (en comparaison avec la qualité, l'innovation et la renommée), l'importance de la rentabilité comme objectif commercial ou l'existence d'une démarche " qualité totale ". Pour la valorisation du travail, l'enquête fournit des informations sur l'évaluation qui se fait au moment de l'embauche mais aussi au sein du marché du travail interne (logiques de revalorisation et d'individualisation salariales, de politiques d'évaluation et d'incitations). Enfin concernant l'évaluation de l'entreprise elle-même, exception faite de la cotation, les variables retenus n'attrapent pas directement des logiques de valorisation, elles recensent les acteurs ayant le pouvoir d'évaluer l'entreprise : les actionnaires. Au total 29 variables ont été introduites dans l'analyse. Une classification ascendante hiérarchique réalisée sur les 15 premiers axes factoriels d'une analyse des correspondances multiples (reproduisant près de 50% de l'inertie initiale) amène à retenir une partition des établissements en 5 classes. Ainsi l'étude confirme-t-elle que l'on peut dégager une typologie plausible et raisonnable. Les établissements se distribuent autour de 5 " modèles d'entreprise " : " non marchande " ou " réglementée ", " prix et primes ", " qualité et coûts ", " marchande innovante, incitative et participative " et " investissement étranger innovant non participatif ".
Domaines
Economies et finances| Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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