Un argot amoureux inventé dans le roman "La Toussaint de Jean Espar" de Robert Reus
Résumé
À côté des argots à usage étendu, des langages inventés par des collectivités à des fins de connivence, il existe des argots plus personnels, d'usage limité, voire très limité. Des mots doux, des surnoms, des expressions qui n'ont cours que dans une famille ou même chez un couple. C'est un tel langage que Robert Reus, dans une partie du roman "La Toussaint de Jean Espar", attribue à ce personnage de Jean Espar et à son épouse. Cet article présente un extrait du passage du Journal concerné et expose les procédés de fabrication de ces mots et expressions, entre français ancien, espagnol et portugais. La genèse du procédé est également établie: il était d'abord destiné à la trilogie inédite (et inachevée) "Les Anars" ou "Histoire de Joseph Sègre", commencée en 1946/7 environ. Ce style inventé est bien loin du recours à l'argot dans les romans des années 1975/1985, de "L'homme qui n'applaudit pas" (inédit) au "Printemps des éclopés" (KDP, 2013) et prouve une nouvelle fois le goût de Robert Reus (au-delà de sa passion pour les langues française et espagnole) pour les jeux sur les registres, des langues régionales à l'argot en passant par la langue du 17ème siècle (cf. à ce propos le personnage du Régent dans "L'Épidème", éd. P.Clairac, 1947, KDP 2013).
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