Le XIXe siècle marque en Europe la naissance d'une science archéologique, dotée de méthodes rigoureuses et d'institutions spécialisées créées dans ce but. Avec la fin du siècle, se multiplient les grands chantiers de fouilles, depuis l'Italie jusqu'à la Mésopotamie, qui sont autant de jalons posés dans une lutte d'influence entre nations. Dans ce contexte, où domine l'archéologie allemande, la France déploie ses activités archéologiques en Méditerranée orientale notamment par le bais de l'Ecole française d'Athènes, fondée dès 1846, mais dont la vocation scientifique ne s'affirme que dans le dernier quart du XIXe s. Le champ d'action de cette école, soutenue par l'Académie des inscriptions et belles-lettres, se manifeste alors sur l'ensemble de la Grèce continentale, s'étend vers la Grèce du Nord et en Crète, et prend pied en Asie Mineure grâce à Osman Hamdi Bey (1842-1910). C'est par l'entremise de cet Ottoman francophile que des membres de l'Ecole, Joubin et Mendel, sont appelés à collaborer à l'agrandissement du musée de Constantinople, et des autorisations de fouilles sont accordées aux Français.