La complexité des phénomènes géographiques suppose le recours à des concepts intégrateurs, capables d'organiser les faits dans un système référentiel cohérent. Issu des travaux de recherche en géographie humaine structurale1, le modèle appliqué dans les travaux réalisés par le CRDT-UQO met en évidence le " parcours d'engendrement du territoire "2. Essentiellement, ce parcours décrit la genèse de l'appartenance territoriale à travers trois phases successives : une phase d'investissement de significations, au niveau anthropologique, mobilisant un ensemble de représentations et de perceptions, historiques, contemporaines ou prospectives; une phase de " luttes " pour l'appropriation des lieux désirables, au niveau géopolitique, conditionnée à la fois par la capacité d'action des acteurs en présence et le potentiel de mobilité dans l'espace; enfin, une phase d'actualisation des positions, au niveau socio-économique, qui rend compte de la capacité des projets localisés à racheter la rente dite de situation engendrée par les phases précédentes. Afin de mieux comprendre les dynamiques spatiales et l'appartenance territoriale, la méthode a été mise en application en 2006 et 2007 dans le cadre de deux études sur des espaces désignés: Dynamique spatiale des espaces ruraux de l'Outaouais et de l'Est ontarien: étude de cas comparative et Dynamique spatiale et appartenance territoriale: étude de cas de la Ville de Bromont. D'une part, la méthode a servi à expliquer des disparités socioéconomiques observables dans des milieux ruraux situés à égales distances du centre de l'agglomération Ottawa- Gatineau; d'autre part, elle a permis de décrire les fondements l'appartenance territoriale de la Ville de Bromont.