Anthropologie et eschatologie cisterciennes dans les écrits de Benoît XII
Résumé
Cet article s'attache à montrer que Benoît XII s'avère fidèle à Bernard sur les trois points relevés dans le précédent article comme caractéristiques d'une philosophie cistercienne. Son anthropologie fait une place importante à l'humilité dont il approfondit le sens à l'occasion de son commentaire sur la première béatitude. De même, un peu plus loin le détour de la charité en vue de la contemplation est envisagé de manière très réaliste par le moine devenu pape dans son Commentaire de Matthieu. Il s'agit pour lui de rechercher un difficile équilibre entre vie active et contemplative. Enfin, si elle ne transparaît guère dans la constitution Benedictus Deus, ce qui est tout à l'honneur de sa discrétion, l'eschatologie grandiose qu'il développe dans ses traités comme théologien privé, s'avère encore parfaitement fidèle aux grandes intuitions de Bernard sur l'attente des saints pour accéder à la parfaite béatitude jusqu'au-delà du jugement dernier. Il en découle une théologie de l'Histoire beaucoup plus moderne que celle de Hegel, car elle rejoint les réflexions qui ont pu voir le jour après la Shoah.
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