Echange et valeurs dans la philosophie politique d'Aristote
Résumé
Dans le chapitre V de l'Éthique à Nicomaque, qui aborde le concept de juste, c'est-à-dire de ce qui est susceptible de créer ou de sauvegarder en totalité ou en partie le bonheur de la communauté politique, Aristote remarque que le radical de nomisma (la monnaie) est nomos (la loi) ; la monnaie est cet intermédiaire et cette mesure qui rendent commensurables les biens. La nécessité d'une mesure commune qui sauvegarde la vie sociale ne montrerait-elle pas comment le fondement du politique chez Aristote serait en l'occurrence économique ? La monnaie comme moyen terme introduit une pensée de l'égalité dans la sphère économique, et se substitue au besoin, comme étalon traditionnel. Ce dépassement du besoin ne trouve-t-il pas son écho dans le livre I du Politique ? L'article interroge l'art de l'échange en posant la question de la valeur à travers l'appréhension du concept de nature, des valeurs en jeu dans la chrématistique. Quelle valeur donner à ce qui subsiste de non naturel dans l'échange ? La démarche de l'article va jusqu'à interroger un rapport entre valeur d'usage et valeur d'échange dans le livre I. Enfin, l'apparition d'un échange problématique dans et pour le développement de la cité est l'occasion d'une étude de que qui se joue entre valeurs économiques, valeurs éthiques et valeurs politiques.
Domaines
Philosophie
Loading...