L'inventaire d'Amos, comme la plupart des inventaires dans les sanctuaires grecs, répertorie exclusivement des offrandes en métaux précieux. Celles-ci sont pesées avec des monnaies. Les monnaies pouvant être plus ou moins usées, la pesée de deux objets identiques peut donner des résultats très légèrement différents. La pratique des trésoriers, consistant à peser les offrandes avec des monnaies, ne peut s'expliquer que si l'inventaire avait pour but de montrer à combien s'élevait la fortune du dieu et combien de monnaies on pourrait frapper, en cas de besoin, en faisant refondre les offrandes, comme cela s'est fait à Athènes à la fin de la guerre du Péloponnèse, avec les Nikès d'or de l'Acropole. Dans l'inventaire d'Amos, les monnaies utilisées pour la pesée étaient des monnaies rhodiennes ; or celles-ci ont subi plusieurs réformes pondérales. La datation la plus vraisemblable de l'inventaire est celle où le poids des phiales, converti en monnaies attiques, correspond aux valeurs les plus fréquemment rencontrées dans les autres sanctuaires grecs pour ces offrandes imposées à de nombreux magistrats.