L'histoire des relations entre Milet et les Séleucides est particulièrement bien documentée dans le domaine de l'évergétisme, grâce auquel la cité reçoit une part importante de la richesse royale. La documentation milésienne permet d'étudier ce mode de relations économiques et ses effets pour la cité dans une période relativement longue. Les sources attestant des bienfaits séleucides à Milet sont présentées suivant l'ordre chronologique ; on peut distinguer trois grandes catégories de bienfaits royaux, des offrandes mobilières à la divinité, des dons immobiliers, l'atélie. L'évergétisme séleucide à Milet est ensuite comparé à l'évergétisme des autres dynasties dans la même cité et à l'évergétisme séleucide attesté dans d'autres cités ; l'évergétisme des grandes dynasties se manifeste par les mêmes types de bienfaits mais, à Milet, l'évergétisme séleucide est plus régulier que celui des autres dynasties ; plus généralement, l'évergétisme séleucide se manifeste en Asie Mineure occidentale de manière plus importante qu'ailleurs. Enfin, on peut mesurer la portée économique des principales catégories de bienfaits mises en évidence. Les offrandes mobilières constituent un accroissement du capital de réserve de la cité même si c'est sous une forme immobilisée et soumise à des aléas. Les dons immobiliers stimulent l'activité économique par les grands travaux ; dans certains cas, ils peuvent servir d'infrastructure aux activités commerciales et artisanales et assurer des revenus à long terme pour la cité. L'atélie permet de favoriser les exportations milésiennes et, par là, d'accroître les revenus de la cité et des particuliers. Il en résulte un développement de la cité dont l'importance est manifeste à l'échelle régionale au IIe siècle. Les cités d'Asie Mineure occidentale qui disposaient d'atouts économiques et stratégiques ont su profiter de la rivalité entre les différentes monarchies hellénistiques qui se réclamaient toutes de l'hellénisme. Pour autant, les cités ne sont pas devenues dépendantes de la richesse royale car elles pouvaient faire appel à la générosité de riches citoyens ou de cités voisines.