La norme et l'usage dans la logique du XIVe siècle : le cas de Jean Buridan
Résumé
As every late-medieval logician, John Buridan fluctuates between a descriptive semantics, accounting for every mental act or concept on which the linguistic formulations are dependent, and a prescriptive semantics, resolving the ambiguities of the statements, and reformulating them if necessary. However, he never tries to substitute an ideal language for the ordinary language as it is spoken or read in the texts. This paper examines Buridan’s treatment of spoken language, which underlines its arbitrary nature so that it totally depends on the intention of signification, but maintains it as the privileged object and, on anther plan, as the privileged mean of communication. On that basis we can understand its position in the debates of the mid-14th century about the force of speech, virtus sermonis
Comme tous les logiciens du Moyen Âge tardif, Jean Buridan oscille entre une sémantique descriptive, rendant compte de tous les actes mentaux ou concept dont dépendent les formulations langagières, et une sémantique prescriptive, levant les ambiguïtés des énoncés et reformulant si nécessaire ces énoncés. Cependant il ne cherche jamais à substituer un langage idéal au langage ordinaire tel qu’on le parle ou tel qu’on le lit dans les textes étudiés. Cet article examine la façon dont Buridan traite le langage parlé, en en radicalisant l’arbitraire (donc en le faisant dépendre totalement de l’intention de signification, mais en le maintenant dans son statut d’objet privilégié de l’analyse et, à un autre niveau, élément privilégié de la communication. C’est sur cette base qu’on peut comprendre sa prise de position dans les débuts du milieu du siècle sur la virtus sermonis.