Les auteurs réunis ici s’accordent sur la matérialité de l’inscription numérique et sur l’idée que le statut de trace donné à l’inscription numérique provient de la façon dont on la regarde, du lecteur-récepteur, des relations et des interactions avec l’environnement : tout n’est pas perçu par le lecteur et l’interprète des traces ; de chaque côté, des tris s’opèrent qui produisent des degrés de visibilité différenciés, allant de l’invisible à l’impression d’évidence existentielle et interprétative. Il en résulte que la visibilité des traces n’est pas ontologique ; elle jaillit d’un processus où l’individu et le social se mêlent intimement. Selon qu’ils opèrent du côté du traitement informatique ou du côté de l’analyse de la communication du sujet ordinaire, les auteurs des chapitres modulent cet énoncé. Mais, au delà de cette différence d’approche, un processus commun de sélectivité émerge : tout n’est pas pris en compte et traité par l’informatique. L'ouvrage est le deuxième de la série "Homme-trace" publié chez CNRS éditions. Conformément à la ligne directrice de la série, il pose la question de l'humanité d'un Homme conçu fondamentalement comme un être vivant constitué de traces et producteurs de traces. Ici, la question posée est de savoir si l'humain veut s'appuyer sur l'outil numérique pour construire une nouvelle forme d'humanisme.