Renovating the Living Environment in the Large La Duchère Complex. Putting aside the Image of “New Inhabitants”
La rénovation de l’habiter dans le grand ensemble de la Duchère. Pour en finir avec la figure des « nouveaux habitants »
Résumé
Since 2003, the Duchère quarter has been the subject of a major city project among fifty national sites classified as “sensitive urban zones”. Based on a programme of demolition and rebuilding, the plan seeks to reduce the part apportioned to social housing and diversify the property offer within these marginalized areas, in order to encourage “social diversity” therein. If urban renovation presupposes the introduction of a novel mode of habitat and leads to the fabrication of a new category of inhabitants, how is the living environment to be recomposed in such a context of change ? Despite the political intention of struggle against processes of exclusion affecting populations living on the city’s fringes, in a perspective that is as much synchronic as diachronic, our understanding of the local context of La Duchère has allowed us to reveal the reconstitution of symbolic borders through complex forms of reinterpretation and resistance. This article intends to show how anthropological expertise can contribute to clarifying or anticipating potentially conflictual situations, particularly with the urban project’s implementation.
Depuis 2003, le quartier de la Duchère fait l’objet d’un Grand projet de ville parmi cinquante sites nationaux classés en zone urbaine sensible”. Reposant sur un programme de démolition-reconstruction, le dispositif vise à réduire la part des logements sociaux et à diversifier l’offre immobilière à l’intérieur de ces territoires marginalisés, afin d’y encourager la “mixité sociale”. Si la rénovation urbaine suppose l’instauration d’un nouveau mode d’habitat et induit la fabrication d’une nouvelle catégorie d’habitants, comment se recompose l’habiter dans un tel contexte de mutation ? Malgré l’intention politique de lutter contre les processus d’exclusion qui touchent des populations vivant aux franges de la ville, l’appréhension du contexte local de la Duchère, dans une perspective tant synchronique que diachronique, a permis de révéler la reconstitution de frontières symboliques à travers des formes complexes de réinterprétation et de résistance. Cet article entend montrer en quoi l’expertise anthropologique peut contribuer à éclairer ou anticiper des situations potentiellement conflictuelles, notamment lors de la mise en œuvre d’un projet urbain.