Alexandre Dumas peut-il être considéré comme un écrivain de la modernité ? Inventeur du drame moderne avec Antony, il voue un tel culte au passé qu’on imagine mal l’auteur de La Reine Margot trôner aux côtés du triumvirat de la modernité littéraire, Baudelaire, Flaubert, Rimbaud. Pourtant Dumas est attentif aux mouvements et aux crises de son siècle, des découvertes scientifiques qu’il intègre à ses romans, aux réflexions sur la valeur de l’art qu’il formule dans ses critiques. Pilier majeur du romantisme, autrement dit de ce qu’on nommait « l’école moderne », Dumas est aussi conscient des contradictions idéologiques et artistiques de son temps. Il en incarne lui-même les tendances contraires dans son attention au progrès comme dans sa relecture de l’histoire. C’est ce rapport complexe et paradoxal de Dumas à la modernité que sonde ce numéro des Cahiers Alexandre Dumas. Table des matières : Introduction, par Sarah Mombert, p. 5 - Alexandre Dumas, penseur de la modernité (1836-1838) ?, par Sandrine Carvalhosa, p. 9 - Alexandre Dumas au Salon de 1859, romantisme et modernité, par Isabel Valverde, p. 22 - Monte-Cristo, chimiste et physicien des télécommunications. Du télégraphe optique au télégraphe électrique, par Pascal Durand, p. 40 - Monte-Cristo et l’ambivalence de l’argent romanesque, par Francesco Spandri, p. 56 - Les Mohicans de Paris : moderniser le criminel pour séduire le lecteur, par Nicolas Gauthier, p. 66 - L’invention de l’échec héroïque. Lectures croisées de Vingt Ans après et de Lord Jim, par Maxime Prévost, p. 75 - Bibliographie 2013.