Depuis 2005, date de publication de la première édition de cet ouvrage, les dynamiques inégalitaires imprimées par le capitalisme néolibéral se sont amplifiées. L’Europe est particulièrement affectée par les implications de la dernière crise financière et économique, utilisée, dans une sorte de fuite en avant mortifère, pour relancer l’accumulation du capital financier. Et ce, au prix de nouveaux reculs des droits sociaux, de la paupérisation des peuples, de l’aveuglement sur les catastrophes écologiques annoncées. Les résistances sociales et mobilisations citoyennes se multiplient, suscitées par ces dynamiques, autant que par la disqualification de régimes politiques autoritaires et des dirigeants politiques gérants loyaux des intérêts de la finance. Difficile désormais d’ignorer l’intérêt d’une lecture de nos sociétés en termes de luttes des classes et de classes sociales. Difficile également de contourner les difficultés posées par leur usage. Le paysage des classes sociales, des conflits comme des acteurs sociaux qui s’y impliquent s’est métamorphosé. Que retenir des grandes traditions sociologiques de l’approche des classes ? Quelles sont les grandes dynamiques des principaux groupes socioprofessionnels ? Que doivent-elles à la domination masculine et à l’ethnicisation des rapports sociaux ? Où en est la conflictualité sociale et la crise du rapport des gauches aux classes populaires ? Telles sont les questions que ce livre aborde tout en présentant un riche panorama de la société française contemporaine.