Cette étude traite de l’impact des élections européennes de 2004, qui ont eu lieu six semaines après l’adhésion de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie à l’Union Européenne. Ces trois pays se trouvaient alors dans un contexte de crise politique larvée pour les deux premiers, avec des gouvernements de coalition affaiblis, et explicite pour le dernier, avec un échec du vote de confiance et, dans tous les cas, un fort taux d’absentéisme. Les auteurs s’intéressent tout d’abord aux modes de scrutin spécifiques à ces pays, notamment en ce qui concerne le remboursement des frais de campagne, et analysent par la suite le déroulement même de la campagne électorale, qui a vu son lot de listes folkloriques et de canulars. Ils soulignent également que les résultats sont marqués par une faible participation (généralement inférieure à 20%), et font montre d’une tendance à rester dans le débat national et à sanctionner les gouvernements en place. Mais ces élections, quelques semaines après l’élargissement, témoignent avant tout de la montée générale des eurosceptiques ainsi que de la différenciation régionale des attitudes envers l’Europe, avec des espaces urbains généralement plus pro-Union.