L'impératif de réussir s'impose aux jeunes dans un monde incertain et une société inégalitaire qui ne donne pas à tous les mêmes chances de réussir (les ressources et opportunités des jeunes sont très différentes ne serait- ce qu'en raison de leur origine sociale en France). Cette pression sur les jeunes relayée par les familles se combine avec l'injonction d'avoir " un projet ("deviens toi- même") personnel ("choisis ta vie") épanouissant ("cherche la passion et le plaisir") et cependant réaliste ("prends garde à toi") ". Les constats sur les erreurs d'orientation à l'université sont récurrents, ce qui amène parfois à penser qu'il serait nécessaire d'introduire des contraintes plus fortes en matière d'orientation à l'université. Également confrontés à l'ultimatum d'être performant, de consommer et de communiquer, les jeunes peuvent se perdre, et parfois accorder une priorité moindre à leurs études que les générations précédentes ou avoir un rapport aux études différent. Le faible investissement des étudiants dans leurs études est ainsi généralement dénoncé par les enseignants universitaires, ainsi que la faiblesse des moyens de l'université pour accueillir de nouveaux publics étudiants moins adaptés aux exigences universitaires. Si le Plan Réussite en Licence a pu offrir des ressources supplémentaires (ou compenser la diminution des ressources), il a pu également un moment contraindre les étudiants à suivre des dispositifs de soutien et de remédiation dans un système jusqu'à présent libéral où la liberté de choix était prégnante. Sans aller jusqu''à penser qu'il s'agit de forcer la réussite des étudiants, ce chapitre explore l'intérêt de rendre obligatoire des dispositifs de soutien et d'aide pour les étudiants en examinant leurs effets sur la réussite étudiante.