La commémoration, le souvenir de la résistance des deux guerres mondiales et la perception que nous en avons aujourd'hui sont plus riches d'enseignement sur notre présent que sur le passé, qu'il soit célébré ou occulté. Il est des époques où la mémoire officielle, voire la mémoire scientifique des événements historiques divergent tant de la réalité qu'elles provoquent le réveil d'une mémoire collective spontanée qui rejette ces falsifications et qui garde à l'esprit la juste valeur des liens qu'elle entretient avec le passé. Ainsi, les périodes, ou seulement les faits, les phénomènes ou les personnalités du passé qui ne conservent que des liens ténus avec le futur sombrent rapidement dans l'oubli et disparaissent sans laisser la moindre trace dans la culture, la civilisation, les institutions politiques et culturelles, la conscience et le subconscient des époques ultérieures. Inversement, plus une personnalité ou un phénomène historique est étudié et commémoré, plus cela témoigne de son importance. L’auteur de cet article s’intéresse d’abord à l’obstacle que représente le totalitarisme au souvenir de la résistance, puis au recul progressif de l’intérêt accordé à l’histoire de la résistance. Il se penche ensuite sur la conscience des évènements historiques et sur plusieurs cas d’accusations sans fondements historiques à l’encontre d’importants personnages politiques tchèques (le président Beneš, Julius Fučík) et conclut sur l’idée que l’est dépositaire de la mémoire historique, et en aucun cas juge.