Aujourd’hui, il n’existe pas de test permettant d’évaluer les compétences linguistiques en LSF d’un enfant, ni de description permettant de définir les étapes d’acquisition de la LSF d’un point de vue phonologique, morphosyntaxique, pragmatique. Ceci est dû à i) une pauvreté des descriptions linguistiques de la LSF, spécialement en termes de développement et d’acquisition chez l’enfant et ii) des tentatives non abouties d’adaptation de test d’autres Langues des Signes (tests non standardisés ou non utilisables par des praticiens, Courtin et al., 2010 et Niederberger et al., 2001). Nous avons alors mis en place, dans le cadre de la création d’une batterie complète d’évaluation des compétences linguistiques en LSF, un outil pilote d’évaluation des structures prédicatives. Nous présenterons les structures prédicatives i) Prédication d’existence (instanciation d’une occurrence d’une classe d’objets), ii) Prédication d’attribution de propriétés et iii) Prédication d’action (description d’un processus dynamique dont le sujet est la source) et décrivons les éléments formels qui les caractérisent (ancrés vs flottants /orientation / trajectoire /possibilité de modification de la configuration selon l’objet/ ajouts de signes lexicaux/ mouvement du buste, de la tête / pointés, etc.). Nous avons analysé les productions d’un récit (description d’une grande image) par un enfant sourd signeur natif pris en charge en remédiation pour un retard de LSF, à 18 mois d’intervalle (6,5 ans et 8 ans). Nous avons également comparé les résultats obtenus à l’âge de 8 ans à ceux d’un autre enfant sourd signeur natif, bon locuteur de la LSF, du même âge. La comparaison des productions porte sur la nature des structures prédicatives employées, leur nombre, le nombre d’éléments formels sollicités. Les résultats révèlent i) des écarts significatifs entre les deux enfants caractéristiques du retard de l’un deux et ii) une évolution, un enrichissement des structures prédicatives dans l’étude longitudinale.